Les "FABRIQUES DE TERRAILLES" à Château-Arnoux au XVIIIe siècle.
Pour faire suite à mon aticle précédent :
La carrière d'Argile de Château-Arnoux
LES GERLANDINS
Dans le même temps ou Moustiers est célèbre par ses luxueuses faïences, beaucoup plus modestement Château-Arnoux est le premier centre en Haute-Provence pour la fabrication de la vaisselle commune, celle de tous les jours, l'indispensable "Terraille".
Dans une statistique départementale de 1783 Château-Arnoux vient en tête pour cette activité avec huit fabriques devant Peypin qui en possède six et La Palud, près du Verdon qui en a cinq.
Cet artisanat à Château-Arnoux remonte évidemment à une époque plus ancienne et le sujet mériterait des recherches approfondies.
Mais, en attendant, d'après l'excellent cadastre dressé en 1732 pour la communauté de Château-Arnoux, nous pouvons établir la liste des "potiers à terre" et "fabriques et terrailles" en activité.
Ce sont :
* au quartier de Charge Rosse, dans le Village :
- Gaspart ROUBAUD
- Michel RICARD
- Claude PULVERAIL, mais celui-ci à une date un peu postérieure. Il a donc pu succéder à l'un des précédents.
* au quartier de la Gabelle, en haut du village :
- Jean Gaspart GIRARD
- Pierre BRUNET
- Jean CHAUVET, remplacé un peu après 1732 par Michel CHAUVET.
* et enfin au quartier dit "aquo de Girard" :
- Pierre AUDIBERT
Ce sont donc en 1732 au moins sept artisans qui vivent de cette activité. N'oublions pas en plus, la présence d'une tuilerie au quatier de Champara. Toutefois les tuileries avaient en général une activité saisonnière.
En 1791, on a retrouvé dans les archives : un potier à terre, Marc Antoine HEYRIES qui au cadastre possède une terre de 2009 cannes (4018 m). Pour info : 1 canne = 2 m = 8 pans de 0.25 m.
En 1836, on recense 4 potiers à terre :
- Joseph SANTON 44 ans
- Michel ANDRE 57 ans
- Michel ANDRE 20 ans , fis du précédent.
- J.Joseph ANDRE 32 ans.
Que de cet artisanat, important à CHATEAU-ARNOUX, vienne le surnom de ses habitants voilà qui paraît tout à fait logique.
Ce surnom de "gerlandins" qui tend à devenir "jarlandins" est indiqué par Victor LIEUTAUD, Historien et notaire à Volonne en 1910, dans une longue liste où figurent tous les surnoms des habitants de la plupart des communes du département.
On peut penser qu''en effet, une spécialité des potiers de Château-Arnoux était la jarre, excactement la "gerle".
Cette industrie locale de la poterie disparaît avant la fin du XIXème siècle.
En 1902, il n'y a plus aucune fabrique à Château-Arnoux. Il en reste une seule à Peypin (Bontoux) et à La Pallud (Peisselon)
Vous avez l'explication pourquoi dans la présentation de mon blog, j'ai mis ma petite fille en costume devant une Jarre de Château-Arnoux.
Il existe encore un four à poterie dans une maison du village. La proriétaire a eu la gentillesse de nous le faire découvrir :
Quelques poteries anciennes ont été prêtées par les habitants voisins, pour la circonstance le jour de l'inauguration du circuit du "Four au Moulin"
Je pense que ces quelques explications sur les poteries vous auront plues.
C'est certainement parce que je suis "Gerlandine" ou "Jarlandine" que j'apprécie particulièrement les poteries ....
Source : Raymond Moulin Annales de Haute-Provence
Bulletin sur Château-Arnoux N° 303 et recherches Patrimoine