Moi et la dentelle ..... je ne sais pas quand de vais me décider.
En voyant l'apprentissage de "Migaline" sur son blog, en observant le mercredi mes copines apprenties dentellières qui ne s'en sortent pas si mal, et surtout en constatant que ma soeur, aujourd'hui réalise de belles pièces ... une petite voix s'élève jusqu'à moi et me "titille"....mais je ne sais pas encore quand je vais me décider à reprendre le carreau. J'adore regarder tous ces fuseaux, dont le bois lisse, la forme me plaisent., mais quand je vois courir leurs doigts, jamais en repos, je m'affole .....
Les dessins sont tracés sur un modèle qu'il faut suivre, mais il faut savoir adapter les points utiliser toutes ses ressources au fond de soi-même et respecter les procédés..... (pas une mince affaire).
Quand je les vois entourer les épingles, faire une boucle, planter d'autres épingles, croiser les fils, les tordre, déplacer ces fuseaux avec autant d'aisance, cela ne semble pourtant pas si difficile, mais je sais que ce sont des gestes que l'on arrive à maîtriser qu'avec beaucoup de patience.
Quand j'entends le mot "dentellière" ou que je vois une photo ou gravure de "dentellières à l'ouvrage", -tout comme les bugadières d'ailleurs - Je suis un peu mélancolique, et cela me fait penser à mes aïeules, mes souvenirs remontent dans le temps, je revois mes grand-mères qui étaient des femmes "robustes" et "costaud" , habituées à la rudesse du travail et la rigueur du climat, je me souviens des hivers très froids de mon enfance, blottie au coin du poêle à bois... à côté de cette vie austère...,
Car c'est souvent après les travaux des champs, la cuisine, le nettoyage des écuries ou la traite des vaches, que nos aïeules s'adonnaient à ce délicat travail.
elles dévoilaient leur face cachée : toute cette tendresse et cette délicatesse qu'elles mettaient dans ces ouvrages si délicats, broderies ou dentelles qui elles mêmes et qui sont toutes aujourd'hui disparues, si bien que celles qui possèdent encore aujourd'hui cet art de manier les fuseaux ont toute ma sympathie et mon admiration. Il faut absolument conserver ce savoir faire. Le dentelle est un art qui m'attire, car je l'associe aux coiffes, aux costumes anciens, et au linge de maison. Je me souviens de l'armoire bien rangée de ma grand-mère, de ces taies de traversins et d'oreillers entourées de cette précieuse dentelle aux fuseaux. Je pense à la Dentelle du Queyras, exquise dentelles de nos Alpes, mais aussi de nos campagnes.
Je constate aujourd'hui que la dentelle n'est pas vraiment morte et je m'en réjouis, car il existe ça et là des ateliers. Même si les vieilles dentellières ne sont plus là (je remercie celles qui ont su transmettre leur savoir et leur secret), nous assistons, je crois à une renaissance de la dentelle.,