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"LA MALLE AUX TRESORS"
"LA MALLE AUX TRESORS"
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26 août 2016

Aujourd'hui : une petite piqûre de rappel en ce qui concerne la coiffe et la coiffure avec le port du costume provençal.

Bonjour à vous toutes, je découvre ce matin, sur facebook, une analyse de Vaïana Lacombe qui a toute sa place sur mon blog, puisqu'elle confirme tout ce que j'ai pu indiquer jusqu'ici aux visiteuses de mon blog qui me posent régulièrement des questions sur le port du costume provençal :

 

Leçon n°1, la coiffure et la coiffe.

Chignon bas pour une coiffe plate (coiffe paysanne ou de travail, exemple en bas à droite) ou une coiffe à bavolet ; chignon au milieu pour une coiffe à gauto, à courduro ou couqueto ; chignon haut pour une coiffe de travail à passe et bonnet plus volumineux vers le haut (exemple en bas à gauche), ce qui permet de tricher un peu et soutenir la tissu de la coiffe.

Le chignon laisse apparaitre une raie au milieu. Pour cela, laisser de côté une grosse mèche de la largeur d'une main à plat sur l'avant de la tête avant d'attacher les cheveux, torsader le chignon et le fixer avec 4 épingles (oui même avec des cheveux jusqu'en bas du dos, ça marche ! Et ça tient même pour danser ! Je vous assure ! Il suffit de piquer le crochet à plat dans la torsade en dirigeant le crochet vers l'extérieur puis de le rabattre vers l'intérieur et vers le bas en passant sous l'élastique qui retient le départ de la queue de cheval). Les mèches sont en suite divisées en deux au milieu, lissées et descendues sous le chignon en les torsadant légèrement vers l'avant si nécessaire, puis retenues avec quelques épingles plates autour du chignon et au-dessus des oreilles (les danseuses classiques font cela très bien !). Normalement elles sont suffisamment lâches pour recouvrir légèrement la naissance du visage. A éviter toutefois si on bouge toute la journée et si on danse. Cela est encore plus marqué sur la coiffure comtadine qui s'apparente presque à une ébauche de bandeaux comme pour la coiffure arlésienne.

La coiffe de travail (ou paysan) est placée à une main en arrière du visage, laissant apparaître la raie sur une dizaine de centimètres environ. Le but n'est pas de cacher les cheveux comme un voile mais de les regrouper et les protéger ! En particulier de la poussière lors des travaux d'extérieur.
Les coiffes des classes plus aisées ou plus pieuses sont placées plus en avant, 3 doigts semblent être une bonne mesure.
La coiffe couqueto est encore plus en avant, laissant à peine apparaitre les cheveux.
Les coiffes avant 1850 semblent plus proches du visage que celles après 1850, et la coiffure du Comtat laisse toujours apparaitre plus de cheveux, en particulier après 1850.
Les oreilles sont cachées au moins à moitié (dans le cas présent, la coiffe de Caroline à gauche avait glissé un peu trop en arrière au fil de la matinée, ses oreilles sont donc un peu trop visibles), voir totalement lorsqu'il s'agit d'une coiffe plate. Lorsqu'elle est taillée correctement, elle s'y place toute seule (celle de Caroline est un peu petite pour un adulte, j'assume, c'est la mienne !).

Selon les coiffes, les terroirs et les époques, les dames ajoutaient un bandeau noir sous la coiffe (invisible) au niveau de la démarcation entre la fin de la raie et le reste de la tête, fixée avec quelques épingles plates. Cela permettait de protéger le bord de la coiffe et de la dentelle du suin produit par le cuir chevelu et donc de préserver le tissu plus longtemps, mais aussi de fixer la coiffe dessus avec une épingle ! Particulièrement pratique pour les coiffes qui n'ont pas de ruban sous la gorge et qui ont tendance à glisser en arrière (comme celle de Caroline) ! Vous pouvez donc tricher comme cela, tant que le bandeau ne se voit pas

La coiffe elle-même dépend du costume, du terroir et de l'époque représentée. Elle doit être en accord avec le reste, (une coiffe de travail avec un costume de travail !), tout comme le tissu employé. Tissu grossier, épais, de couleur et à petits motifs, ou piqué pour une coiffe de travail (plus résistante donc), coton blanc (obligatoirement !) fin, brodé (linon et mousseline brodée par exemple) pour une coiffe d'artisanne, coton et dentelles ou tulle brodé pour une bastidanne, par exemple.

La coiffe autre que blanche est considérée comme sale (comme pour la chapelle d'une arlésienne !) et est donc réservée à un costume de travail ou paysan ! Sur un costume plus "riche" elle est obligatoirement blanche, bien apprêtée (amidonnée à la bombe, de nos jours, cela fait des miracles pour peu qu'on se tienne à une trentaine de centimètres du tissu pour ne pas hériter d'une coiffe amidonnée façon carton d'emballage !) et repassée.

On peut rajouter par dessus un mouchoir (ou même se passer de coiffe et entourer les cheveux uniquement avec un grand mouchoir à carreaux ou petits motifs) pour les scènes de travail ("plechoun" selon les terroirs), ou bien ajouter une coiffe dite "de vendanges" ou "de bugade" selon les groupes (mêmes si elle est loin d'être utilisée uniquement à ces fins) dont la forme se rapproche énormément de la coiffe quichenotte et qui sert à se protéger du soleil.

Pour les coiffes des classes plus aisées, on peut ajouter un ruban de couleur (assortie au reste de la tenue) en satin ou en velours (environ 2cm de largeur) à la base de la dentelle pour souligner la richesse de la tenue.

Les cheveux ne sont JAMAIS découverts en public ! Même si on a chaud ! Ou alors on enlève aussi le reste du costume et on prévoit une tenue de rechange ! La technique "changement de tenue sous la chemise" marche très très bien ! (des années de pratique en tournée ! Si si je vous assure !)
Toutefois les cheveux peuvent être découverts en intérieur (travaux d'aiguille, lecture par exemple) et en tenue "décontractée", mais jamais détachés.

L'usage du chapeau de paille à larges bords n'est pas inutile non plus. Traditionnellement clair pour les paysans et noir pour les classes plus aisées.

La période retenue par les groupes se situe généralement autour de 1850 mais il ne faut pas oublier qu'il existe des variantes à 10 ans près selon la mode suivie.
Les représentations de cheveux nus sont beaucoup plus fréquentes après 1899.

Et surtout, on n'hésite pas à se renseigner, poser des questions, emprunter à la voisine lorsqu'on n'a pas ce qui faut dans son armoire

 

J'attends avec impatience la leçon N° 2 de Vaïana.

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Commentaires
M
merci Joëlle pour toutes ces informations sur la coiffe. Je te remercie aussi pour ton gentil message. J'ai beaucoup de choses à apprendre sur le costume, le sujet est très vaste et intéressant. Peut être viendras-tu à Trets ? Très belle journée. Je t'embrasse.
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