ARKEMA : les camions bloqués depuis lundi matin ..... CONTRE une justice à deux vitesses .....

Mauvaise météo vendredi matin, mais ce sont quand même près de 150 ex-salariés d'Arkema à Château-Arnoux qui sont venus dire de nouveau leur colère contre les décisions de la cour d'appel d'Aix et contre la direction du groupe chimique. Une nouvelle, officielle, va encore renforcer la détermination des anciens du site : "Pour le préjudice anxiété amiante, les ex-salariés d'une autre usine du groupe (Pont- de-Claix) ont obtenu 15 000 € et Arkema n'a pas fait appel de la décision !"

Les réactions sont sans surprise face à ce qui est considéré unanimement comme un véritable scandale par tous ceux qui sont appelés à "rendre" de 3 à 6 000 € à Arkema. "Nous, dans les Basses-Alpes on est moins bien considérés que nos moutons. Comment les juges de la cour d'appel d'Aix peuvent-elles participer à cette escroquerie et fouler aux pieds les principes les plus élémentaires de notre République, comme l'Egalité ? Pour faire plaisir aux financiers d'Arkema ? Ils n'ont même pas besoin de cet argent, ils préfèrent en faire cadeau, à qui, au fait ?" dénoncent les anciens salariés, mobilisés.

En cette période pré-électorale, une action vigoureuse auprès des candidats aux Départementales est également évoquée. Seul est présent Guillaume Julien, candidat du Front de gauche et qui fut un des fondateurs du Caper avec René Villard. "Nous sommes à vos côtés dans votre combat qui est parfaitement justifié. Notre engagement politique s'est fixé une priorité : empêcher le gouvernement de continuer ses attaques incessantes contre les droits sociaux, et aussi contre le droit syndical, notamment visant les CHSCT dont on voit bien, s'agissant de l'amiante, à quel point il a été, et reste utile", dit-il.

Une action gênante

Bloquer les entrées et les sorties des camions - même de manière symbolique- n'a pas été du goût du directeur du site Arkema Gilles Carraz. Il est venu le dire aux manifestants et aux responsables du Caper. Sa tentative d'apitoyer les manifestants sur "les difficultés  actuelles d'Arkema France" n'a pas eu beaucoup de succès.

"On va venir tous avec nos dossiers médicaux pour que tous les gens qui entrent et sortent de l'usine voient l'état de nos organismes après une quarantaine d'années passées sur ce site chimique - car l'amiante n'était qu'un des nombreux risques majeurs auxquels nous étions confrontés au quotidien", affirment les manifestants.

Le président René Villard et Francine Obélisco confiaient émus : "Une dizaine de nos camarades motivés, mais trop malades pour venir à nos rassemblements, nous ont téléphoné pour nous dire d'aller jusqu'au bout et de ne rien lâcher !" Donc ce matin à partir de 9 h, tous les anciens d'Arkema "plaignants" dans cette affaire anxiété amiante sont invités à venir barrer l'accès et la sortie des camions dans une ambiance festive et la bonne odeur des saucisses grillées. Les conjoints sont aussi invités.

René Galvez

Article paru dans la Provence.