LA FETE DE L'AMI DU PAIN, Edition 2011 ....
Article de presse annonçant cette journée :
et voici l'affiche qui a été réalisée :
EXPOSITION : AU TEMPS DE NOS AIEUX
Bienvenue dans le château de Pierre de GLANDEVES à Château-Arnoux,
construit au début du XVIème siècle.
Partager l’histoire et le patrimoine garants de la mémoire de nos aïeux, ont été les objectifs de cette exposition à l’initiative de l’Association du Patrimoine, à l’occasion de la fête de l’Ami du Pain.
Cette mission m'a été confiée et je peux dire que cette exposition a été un challenge pour moi, car celle-ci ne devait durer que l’espace d’une journée, l’installation devant se faire dans le temps record d’une journée également et la dépose dans l’espace de deux à trois heures seulement. C’est mission accomplie.
Il m'a fallu cibler les thèmes à retenir et les pièces à exposer. Il y aurait eu possibilité de s’étendre à la vie des champs, aux vieux métiers, à l’école d’autrefois … Il y aurait tant de choses à dire sur la vie de nos aïeux….. mais cela n’aurait pas été possible dans le temps imparti..
Le cadre de la Salle des Illustres, Salle des mariages du Château de Pierre GLANDEVES, était l’endroit rêvé et idéal pour faire une exposition d’intérieur avec des pièces dignes de ce lieu chargé d’histoires.
Ma volonté a été de retracer les différents caps de la vie marqués par des rites de passage très encadrés par l’administration et l’Eglise à cette époque :
La naissance autour de ses coutumes et traditions : l’accouchée, les relevailles, le baptême. Des robes et manteaux de baptême d’exception, chacun ayant " son histoire ". Des ensembles complets : robe, bonnet et " sous-bonnet " en fil de soie, pièce très fine et délicate devenue rare. Une autre taillée dans une fichu d’Arlésienne.
A noter : la particularité de cette exposition est que toutes les pièces exposées n’ont pas été chinées, elles ne sont pas anonymes. Elles ont toutes été données ou confiées par des personnes ou familles bien précises : elles ont toutes un nom, un lieu, une date et un vécu. C’est le petit plus qui fait toute la différence. Il y a ce côté affectif….
Après la naissance, la chambre d’enfants avec ses lits anciens, les jeux : " li terraîetto " - il y avait une carrière d’argile à Château-Arnoux – un enfant dans une automobile…. puis l’adolescence, A partir de douze ans, la jeune fille commençait à apprendre à coudre et broder pour la confection de son trousseau. Présentation de " l’ouvroir ", où l’on découvrait le trousseau de nos aïeules, des pièces authentiques avec de somptueux monogrammes brodés..
Avec la chambre, les coins Toliettes :
Au premier plan, les présents à l'enfant pour les Relevailles
Ci dessous un enfant dans son automobile ...
Puis la communion, le mariage : des photos de vieilles familles jarlandines où certains reconnaissaient leurs " grands-parents". Les parures de la femme : de très beaux châles, dont un d’exception : le fameux "Châle grenadine" (sur la photo ci-dessus) pour lequel j'avais noté des explications :
A côté des grands châles de laine, la Provence se prend de passion au milieu du XIXe siècle pour les châles dits "GRENADINE", version légère du grand châle. Le nom viendrait de la ville de Grenade, dont l'Impératrice Eugénie était originaire. En villégiature dans sa résidence d'été, le Palais du Faro à Marseille, elle lança la mode de ces châles de soie satinés, aux couleurs chatoyantes et aux longues franges. On pense que la majeure partie de ces châles a été fabriquée aux alentours de Marseille. Leur chaîne et leur trame étaient faits d'un même fil de soie, un organsin, très mat très tordu (la torsion dite grenadine ...), qui assurait la solidité de l'ensemble. Lors des étés provençaux, les châles grenadine, souvent rehaussés de fils d'or et d'argent, étaient plus flatteurs et agréables à arborer que les châles de laine ....
Etaient également exposés : un très beau sautoir de deuil, (sur la photo ci-dessous) de magnifiques "berthes" de dentelles très en vogue entre 1830 et 1860. Nos aïeules étaient souvent habillées en tenue de travail, mais elles savaient aussi être coquettes et aimaient être "ben estigansado" pour les grandes occasions ou le dimanche se rendre à la messe. On disait qu’elles étaient tirées à quatre épingles.
Ci-dessous gros plan sur le sautoir :
Deux autres tableaux dans cette exposition : La bugade (la lessive) et le repassage avec les différents fers : fers à cendre, fers à tuyauter ….. A côté des fers à tuyauter, bien évidemment, les coiffes avec leurs dentelles. (explications données pour ne pas confondre fer à friser et fer à tuyauter). Ce qui nous amène à présenter la dentelle aux fuseaux.
Ci-dessous : Le repassage
Pour ce faire J'ai fait appel à ma sœur dentellière qui était là pour présenter les différents carreaux de dentellières : notamment le tambour à dentelle du Queyras, ce métier en bois sculpté fascinant, le carreau suisse, la technique de la dentelle que nos aïeules maîtrisaient si bien, mais aussi l’histoire et les traditions autour de ces petits fuseaux particuliers : Celui que le jeune homme offrait à la jeune fille qu’il voulait courtiser, celui que le mari offrait à son épouse et qu’elle utilisait le jour où elle attendait un enfant…
Cela représente déjà pas mal de choses, me direz-vous, mais ce n’est pas fini.
Quand on rentre dans l’expo, on est accueilli au premier plan dans le salon devant la grande cheminée du Château ou un Papé joue du violon, de vieilles partitions à ses pieds, tout en berçant un bébé emmailloté dans son petit lit avec son pied. (pour nous rappeler le " violonneux " qui était là pour faire la fête dans le village et aussi que c’était souvent le papé ou la mamée qui gardait les enfants, pendant que les parents et tous les membres de la famille travaillaient aux champs).
Sur ce petit guéridon, vous apercevez, une petite paire de jumelles et des longues vue, une tabatière, et deux pipes. Celle de droite, "c'était ma pipe" qui a elle aussi une histoire, et bien, il se trouve qu'une personne adulte s'est approprié de cette pipe pendant l'animation musicale mais bien mal acquis ne profitant jamais, je ne saurais prédire la suite de l'histoire de cette pipe. Ce geste est bien le témoin du siècle dans lequel nous vivons. c'est bien dommage. Je pense que ce monsieur se reconnaitra.
La cuisine avec tous ses ustensiles d’époque. La table mise avec la vaisselle des grands jours et son argenterie, un détail qui n’est pas passé inaperçu : la gravure sur les verres était assortie au motif des assiettes. En effet, nos grand-mères,, même avec très peu de moyen avaient le goût du beau. Elles aimaient s’offrir de belles pièces qu’elles obtenaient après les avoir payées à tempérament….
A croire que ces rideaux anciens étaient faits pour cette fenêtre du château.
Sur la table de la cuisine un très joli chauffe plat :
Ci-dessous la table mise :
Au vu des messages que les visiteurs on laissé, on peut dire que cette exposition a été une réussite. Elle a beaucoup plu. Je ne peux que remercier l’association du Patrimoine qui m'a fait confiance. J'ai essayé de rendre cette exposition agréable, intéressante avec de nombreuses explications. Je remercie ma sœur connue dans le monde des dentellières sous le nom de Nanou du 05, Simone qui m'a bien aidée et toutes les personnes qui nous ont apporté des accessoires pour meubler cette exposition : table, chaises, lits ... et bien sûr Monsieur le Maire de nous avoir prêté la Salle du Château.
Ci-dessous la suite des photos, bien que cette année, je n'ai pas eu le temps de prendre les extérieurs. Beaucoup de visiteurs sont venus voir l'expo :
Durant toute cette journée, les gens sont montés au four et ont acheté leur pain. Il y a eu affluence. Tout le pain a éyté vendu. Par contre, moins heureux, ont été les exposants car le temps était à la pluie même s'il y a eu des éclaircies par moment. Le repas a été servi dans la Salle des Fêtes archi comble. Ce repas était animé par le groupe " Zoumaï"qui a su mettre l'ambiance.
Le groupe "Ni d'Oc ni d'ailleurs" ci-dessous :
Monsieur le Maire, partie prenante de cette manifestation, est venu voir l'exposition que je lui présente ci-dessous :
puis pour finir, la photo des trois chevilles ouvrières de cette exposition "Au temps de nos aïeux" :
Nanou du 05 à ma droite et Simone à ma gauche :