L'Eglise Saint-Nicolas de Peyruis (suite de la visite de Peyruis)
Je vous ai donné dans mon message précédent un aperçu du village à travers ses ruelles, Après les hautes maisons de la calade, nous sommes arrivés à l'Eglise par le côté. A savoir que l'église paroissiale est dédiée à Saint NICOLAS (titulaire de l'Eglise), et Saint ROCH est le patron de la paroisse.
Nous avons aperçu, en premier, le clocher "massif" qui frappe la curiosité des visiteurs. Il est surmonté d'une flèche octogonale de faible hauteur, couronnée d'une rotonde de même forme, largement ajourée sur quatre pans (qui fait penser à une lanterne de morts) dominée par une croix métallique. Ce clocher est particulièrement original. Je ne sais si celui-ci date du XIIème ou du XVème.
Ce magnifique clocher fait contraste avec la façade de l'Eglise qui a été refaite de façon moderne, ce qui à mon avis est un peu dommage. Nous entrons dans l'Eglise par cette grande porte, photo ci-dessous, au dessus de laquelle se trouve un écusson portant une ancre marine, ce qui signifierait qu'après avoir franchi les océans (depuis l'île Maurice jusqu'à Peyruis,) le coeur d'André Maure (1770-1842) est venu prendre place dans son église natale où une grande plaque de marbre recouvre le précieux dépôt. Cette entrée actuelle fut édifiée en 1870 en pierre de Mane et doublée d'un tambour en 1877.
Ci-dessous : la plaque de marbre :
VISITE DE L'EGLISE :
Elle remonte à une haute antiquité puisque la nef principale, soutenue par huits gros pilliers, passe pour un ancien temple païen. Le bas côté Nord (nef de Saint Roch) semble porter des caractéristiques du IXème ou Xème siècle dans sa partie la plus étroite vers le clocher et il fait étrangement penser à ces chapelles rurales primitives et fort anciennes. La nef centrale est de la même époque que la cathédrale de Sisteron, la cathédrale de Forcalquier, les N.D.de Bayons, Seyne, et Vergon, mais postérieure aux N.D. De Ganagobie, de Salagon à Mane qui sont de la première moitié du XIème siècle. C'est dire son caractère antique et vénérable.
Les habitants de Peyruis, en 1629, lors de la terrible épidémie de peste qui fit tant de ravages dans les Basses Alpes, firent le voeu de se rendre à Ganagobie tous les lundis de Pentecôte en portant la statue de Saint Roch sur leurs épaules. La peste n'atteignit pas Peyruis et la population accomplit son voeu. Cette tradition s'est longtemps perpétuée à travers les âges, mais est tombée en désuétude de nos jours.
Ci-dessous le buste de Saint Roch :
A la sortie de l'église sur la place se trouve une fontaine rénovée sous la forme d'un triangle, rappelant l'ancre, toujours en rapport avec André MAURE.
Petite précision en réponse au commentaire ci-dessous :
M. Maure, dont le coeur repose à l'intérieur de l'église parce que natif de Peyruis mais expatrié à l'île Maurice, avait donné des fonds afin que soit "décoré" le fronton de l'église par ce symbole qui signifie que, où que l'on soit, Dieu nous voit (le Dieu de la Bible bien sûr). L'ancre de marine signifie que notre coeur reste ancrée à notre terre natale. Et la fontaine sur la place de l'église en forme d'étrave de marine rappelle qu'il a traversé l'océan pour survivre (il a réussi puisqu'il a fait fortune !).