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"LA MALLE AUX TRESORS"
"LA MALLE AUX TRESORS"
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13 mars 2013

LA BUGADE à l'époque Médiévale ??? à la rivière et des cendres pour laver le linge.

LA NAISSANCE DES LAVOIRS :

Dans les campagnes autrefois, pas de lave-linge à faire tourner quotidiennement : la lessive, on la faisait deux fois par an au grand maximum. C'était alors une affaire collective, très ritualisée, et tout le village se donnait rendez-vous au lavoir. Tout le village ? Pas tout à fait, car la lessive était, comme cela devait être le cas pour longtemps, une tâche entièrement dévolue aux femmes.

La rareté des lessives ne doit pas vous laisser imaginer que nos aieux étaient tous des pouilleux portant la même chemise toute l'année ! Car dès que les villages se sont arrachés à la misère noire de l'époque féodale, le linge a commencé à s'accumuler dans leurs malles et leurs armoires.

C'est que les vêtements que portaient nos grands-pères et nos grands-mères étaient "increvables". Une robe ou une chemise se transmettait de mère en fille et de père en fils.

Abram_Jefimowitsch_Archipow_003[1]

Tout le contraire de la frénésie de consommation de vêtements qui prévaut aujourd'hui, encouragée par la créativité des couturiers et les va-et-vient de la mode. Dans le trousseau des jeunes mariés, quelques vêtements neufs taillés dans des étoffes rustiques mais inaltérables, leur dureraient toute une vie.

Et leurs enfants en hériteraient. C'est pourquoi au fil des générations, les stocks de linge d'une famille devenaient énormes. Tout au long de l'année, on laissait donc le linge s'accumuler au grenier.

Et le jour du lavoir, souvent un jour de printemps ou de la fin de l'été, par un climat sec et doux, c'étaient des dizaines de kilos de linge que les mères de famille s'en allaient  battre au lavoir, en groupe et en chanson.

La lessive que l'on appelle aussi la bue, la bugade chez nous, peut occuper trois journées entières de nos grands-mères. Le linge est d'abord entassé dans une grande cuve qu'on appelle cuvier. Parfois mélangé à des plantes aromatiques, il est recouvert d'un linceul sur lequel on étale un lit de cendres. Le fait de verser de l'eau bouillante sur ces cendres crée un phénomène de saponification.

 

Le linge repose ensuite dans son cuvier jusqu'au lendemain. Il est alors conduit à la rivière ou au lavoir, où les femmes le battent à bout de bras, opération longue et épuisante rendue joyeuse par les conversations, les commérages et les rires qui l'accompagnent.

Ce n'est que le troisième jour que le linge est étendu, souvent à même l'herbe d'un pré. Là, il est encore arrosé, puis il sèche tranquillement avant de réintégrer les armoires familiales.

Mais avant le lavoir ??? Quand est né le lavoir ???

A l'époque moyennageuse les lavoirs n'étaient pas encore là. Longtemps la lessive s'est faite sur une pierre inclinée ou une simple planche et sans abri au bord de la rivière ou au bord de l'étang, ou à la fontaine, quand elle existe.

Abram_Jefimowitsch_Archipow_002[1]

Les femmes vont laver leur linge à la rivière, à la fontaine ou à la marre communale. Les invonvénients sont évidents : les habitants qui viennent s'approvisionner en eau pour leurs tâches domestiques y trouvent une eau souillée par les savons et les saletés.

Il apparaît nécessaire de supprimer au plus vite ces causes d'infection. l'édification de lavoirs s'impose. Par ailleurs, la propreté du corps devient un impératif et celle du vêtement aussi. Le linge peut véhiculer des germes malsains.

L'eau devient l'objet d'une attention accrue. Sa pureté devient un impératif.

La création des lavoirs résulte ainsi d'une prise de conscience collective de l'importance de la sabubrité publique et des principes élémentaires d'hygiène. Choléra, variole et typhoïde meurtrissent le XIXème siècle.

La loi du 3 février 1851 vote un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30 % la construction des lavoirs.

L'Assemblée législative vote un crédit de 600 000 F le 3 décembre 1851 sous Napoléon III, pour la construction de lavoirs publics.

Les travaux étaient mis alors en adjudication sur rabais à la chandelle, d'où une certaine similitude de conception et de matériaux.

Dans certaines communes les femmes utilisaient les lavoirs gratuitement, dans d'autres communes, elles devaient payer un droit.

On constate effectivement que c'est après 1850 que ces lavoirs firent vraiment et partout leur apparition, les lavoirs tels que nous les connaissons : aménagés, couverts, transformés en bâtiments fonctionnels et considérés comme indispensables à la vie de la cité en facilitant un tant soit peu le travail des lavandières.

Certains confèrent au lavoir l'allure d'un petit temple où s'incarne la part des lavandières elles-mêmes dont la tâche répétitive et souvent épuisante se trouve valorisée, presque sacralisée par un édifice remarquable.

Autrefois, il y avait au moins un lavoir par village ou hameau et l'on pouvait estimer l'importance du village au nombre de lavoirs qu'il possédait.

LE LAVOIR AGORA : (Où le Parlement des Femmes)

Le lavoir est un lieu éminemment social dans chaque village. C'est l'endroit où les femmes se retrouvaient (non plus deux fois par an.... progrès oblige) mais une fois par semaine ou plus et où l'on échangeait les nouvelles du village, voire de la région .... On y chantait.

Sources : Dans la peau de nos ancêtres de Guy Solenn (petites histoires insolites de la vie quotidienne)

internet : Histoire des Lavoirs

Illustrattions prises sur WIKIPEDIA

 

420px-Honoré_Daumier_016[1]

 

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Commentaires
N
Coucou Joëlle,<br /> <br /> Merci pour cet article très intéressant sur les lavoirs. J'aime bien les prendre en photo comme les fontaines. S'il nous fallait revenir en arrière et retourner laver le linge au lavoir avec le battoir !!! Merci le progrès et les machines à laver le linge. <br /> <br /> Gros bisous à toi.<br /> <br /> Nadine
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