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"LA MALLE AUX TRESORS"
"LA MALLE AUX TRESORS"
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4 février 2012

LA COUPO SANTO

« La COUPO SANTO »

Hymne, mythe et symbole de la  Provence.

Par Miquèu BENEDETTO

Majoral du Félibrige

 (Miquèu, est un "livre vivant" capable de tenir son public pendant plus de 2 h 1/2. il nous l'a montré hier au soir. J'y ai pris quelques notes que je partage avec vous.)

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LA COUPO SANTO

Un mythe qui porte sur le Sacré.

Pour cela nous sommes remontés à la naissance de Frédéric MISTRAL, le 8 septembre 1830, à Maillane, dans les Bouches du Rhône. En 1839, Frédéric MISTRAL va à l'école primaire dans une école Catholique - Abbaye St Michel de Frigolet. 1841, il rentre au Collège d'Avignon. Il se pationne pour les langues mortes, la poésie. A cette époque il cotoie des personnes qui vont avoir une influence sur son avenir.

Le Professeur Charlaire : Républicain

M. Monnier, le Pénitent rouge

Le surveillant : Joseph ROMANILLE,le blanc. qui va devenir le compère inséparable de Mistral. Frédéric Mistral va évoluer avec toutes ces sensibilités religieuses et politiques qui se croisent. 1848, il rentre à la Faculté de Droit pour être Avocat.

Mistral a participé au mouvement des idées de son temps. Il était un partisan convaincu du Fédéralisme.

Miquèu nous a fait survoler sa vie d'alors :

- La Mejeanne

- Le dictionnaire d'Honnorat de la Foux d'Allos.

- Le café républicain de Brissac,

- Les Chambrettes : Frédéric Mistral rentre dans une de ces chambrettes : "La Marianne". (Mais ce n'est pas un Battant, il va très vite démissionner).

- Les Meneurs de l'Insurrection de 1851 du Var. 

Une petite incursion sur le personnage d'Antoine Fabre d'Olivet - 1767/1825 : Précurseur du Félibrige, qui est un Troubadour, (Poésie occitane 1803)

- Les vers dorés de Pythagore (1813)

- La langue hébraique restituée (1816)

Fondateur d'une secte à structure maçonnique où il y a rituel faisant appel au magnétisme.

Pour revenir à Frédéric Mistral, en 1852, il est avocat et fonde le Félibrige en 1854 au Château de Fontsegugne. Nous découvrons les 7 Primadié : Mistral, Roumanille, Brunet, Tavan, Aubanel, Giéra et Mathieu.

La mission du Félibrige : sauver le Provençal, à travers :

La Littérature, la poésie, l'almanach, le Journalisme, les chansons et le Théâtre.

C'est à ce moment là, qu'il publie "Mireio" (en 27 Traductions), avec la complicité d'Alphonse LAMARTINE qui lui présente Adolphe DUMAS  en 1858,

Dans le quarantième Entretiens : "Un nouvel Homère est né en Provence".

Le l8 septembre 1859, Mistral écrit à LAMARTINE :

"Je te consacre Mireille : c'est mon coeur et mon âme ; c'est la fleur de mes années ; c'est un raison de Crau qu'avec toutes ses feuilles t'offre un paysan".

Victor BALAGUER e li Catalan

 Lous despatriamen de 1866.

Les origines de la Coupo : 30 de juliet 1867

Victor BALAGUER est un poête. Il donne une philosophie particulière, mystique. Il connaît l'Histoire et c'est un orateur.

En 1867 en Catalogne un puissant mouvement fédéraliste se dresse contre l'Etat espagnol, il est conduit par Victor Balaguer, Jacinto Verdaguer, Milos y Fontals. Pendant quelques temps ces derniers sont déclarés indésirables en Espagne et la reine Isabelle II les exile.

C'est ainsi qu'en 1866, les catalans vont être exilés et Victor BALAGUER vient rencontrer Frédéric MISTRAL par l'intermédiaire de Jean BRUNET, fondateur du Félibrige aux côtés de Mistral, qui, lié à certains des exilés catalans, leur offre l'hospitalité des félibres provençaux. Les catalans passent quelques mois en terre provençale ......

C'est à ce moment là que Frédéric MISTRAL écrit "La Countesso"(1866).  La Countesso, c'est la Provence. (assez troublant). Il sort une deuxième oeuvre (plan pOlitique) :"Calendau"

Les catalans viennent d'apprendre qu'ils peuvent rentrer chez eux.

 

En remerciement de l'accueil fait à Avignon au poète  catalan Don Victor BALAGUER, expatrié pour cause politique et aussi  en témoignage de la fraternité qui, de tous temps, a rapproché la Catalogne et la Provence, les patriotes catalans et les amis de Balaguer ont envoyé au Félibrige un cadeau de grand prix. C'est une coupe d'argent adorablement ciselée.

 

Elle provient d'une souscription de 1800 signatures ; et a été commandée à Paris chez l'orfèvre Jarry, ce sont les évènements d'Espagne qui n'ont pas permis  de la fabriquer à Barcelone.

 

Voici la description de la Coupo : c'est une conque de forme antique, supportée par un palmier. Debout contre le tronc du palmier deux charmantes figurines se regardent, elles représentent comme deux sœurs la Catalogne et la Provence. La Provence a le bras droit autour du cou de son amie, pour lui marquer son amitié ; la Catalogne met la main droite à son cœur et semble dire merci. 

 

C'est une coupe admirablement réussie, ciselée par le sculpteur Fulconis d'Avignon, qui  honnore doublement l'artiste, devons-nous  dire, car lorsque Fulconis, à qui le travail avait été  commandé (il habitait à Paris à l'époque), apprit  la destination patriotique de l'objet, refusa le paiement de sa main-d'œuvre, et généreusement donna son art divin à l'idée poétique  et  nationale.

 

Aux pieds des deux  figurines vêtues d'une toge latine  et le sein nu, se trouve un écusson aux armoiries qui la désignent.

  

Autour de la conque  et  au dehors, écrit sur une bande tréssée avec du laurier peut se lire l'inscription suivante:

  

" Souvenir offert par les patriotes catalans aux félibres provençaux pour l'hospitalité donnée au poète catalan Victor Balaguer. 1867 ".

  

Sur le piedestal sont finement gravées les inscriptions suivantes:

 

" Elle est morte, disent-ils,                         "Ah!  s'il  savaient  m' entendre!

  Mais je crois qu'elle est vivante "              Ah!  s'ils  voulaient  me  suivre! " 

   V.  Balaguer                                               F. Mistral

 

La Coupo Santo

 

Au mois d'août les catalans sont invités par les félibres provençaux ; un grand banquet se déroule à Font-Ségugne, C'est au cours de ce repas que les catalans, offrent une coupe en argent aux félibres. Mistral prévenu de ce cadeau compose "la Cansoun de la Coupo". Elle contient 7 couplets de 4 vers et un refrain de 5 vers.

Mistral croyait avoir composé cette Cansoun sur l'air de "Guihame, Tòni, Pèire" un noël de Saboly (noëlliste comtadin du XVIIème s.), des recherches ultérieures ont permis de savoir que le noël est d'un certain frère Sérapion (XVIIème s.) sans qu'on soit sûr que la musique soit de ce même frère.

La Cansoun de la Coupo, appelée couramment :"la Coupo Santo" est devenue l'hymne national des provençaux.

Lors du banquet de 1867, tous les participants avaient bu un peu de Chateauneuf du Pape dans la Coupo.

En temps normal la Coupo est conservée dans un coffre, traditionnellement elle "sort" au moins une fois l'an au moment de la Santo Estello (fête annuelle des félibres se déroulant pour Pentecôte dans une grande ville du pays d'Oc). A la fin du banquet de la Santo Estello, le Capoulié du Felibrige prononce un discours puis boit à la Coupo (du vin de Chateauneuf du Pape). Ensuite tous les félibres peuvent boire aussi à la Coupo.

La Cansoun de la Coupo se chante le plus souvent à la fin d'une manisfestation provençale. Habituellement on chante les couplets 1, 2 et 7, encore que certains aiment remplacer le couplet 2 par le troisième …. Le dernier couplet se chante un peu plus lentement et solennellement ;  pour chanter ce dernier couplet on se lève, encore que certains chantent la totalité de la Coupo Santo debout (c'est un hymne national …!), les hommes se découvrent. Au dernier couplet aussi, les hommes se découvrent.

 

LA COUPO   LA COUPE
Prouvençau, veici la coupo   Provençaux, voici la coupe
Que nous vèn di Catalan :   Qui nous vient des Catalans :
A-de-rèng beguen en troupo   Tour à tour buvons ensemble
Lou vin pur de noste plant !   Le vin pur de notre cru.
Coupo santo   Coupe sainte
E versanto,   Et débordante,
Vuejo à plen bord,   Verse à pleins bords,
Vuejo abord   Verse à flots 
Lis estrambord   Les enthousiasmes
E l’enavans di fort !   Et l’énergie des forts !
D’un vièi pople fièr e libre   D’un ancien peuple fier et libre
Sian bessai la finicioun ;   Nous sommes peut-être la fin ;
E, se toumbon li Felibre,   Et, si les Félibres tombent,

Toumbara nosto nacioun.

  Tombera notre nation.
D’uno raço que regreio   D’une race qui regerme
Sian bessai li proumié gréu ;   Peut-être sommes-nous les premiers jets ;
Sian bessai de la patrìo   De la patrie, peut-être, nous sommes

Li cepoun emai li priéu.

  Les piliers et les chefs.
Vuejo-nous lis esperanço   Verse-nous les espérances
E li raive dóu jouvènt,   Et les rêves de la jeunesse,
Dóu passat la remembranço   Le souvenir du passé

E la fe dins l’an que vèn.

  Et la foi dans l’an qui vient.
Vuejo-nous la couneissènço   Verse-nous la connaissance
Dóu Verai emai dóu Bèu,   Du Vrai comme du Beau
E lis àuti jouïssènço   Et les hautes jouissances
Que se trufon dóu toumbèu.   Qui se rient de la tombe.

Vuejo-nous la Pouësìo

  Verse-nous la poésie
Pèr canta tout ço que viéu,   Pour chanter tout ce qui vit,
Car es elo l’ambrousio   Car c’est elle l’ambroisie

Que tremudo l’ome en diéu.

 

  Qui transforme l’homme en Dieu.
Pèr la glòri dóu terraire   Pour la gloire du pays
Vautre enfin que sias counsènt,   Vous enfin nos complices,
Catalan, de liuen, o fraire,   Catalans, de loin, ô frères,
Coumunien tóutis ensèn !   Tous ensemble communions !

En 1877 les félibres provençaux invités en Catalogne ont offert à leur tour une Coupo aux catalans : La Coupo prouvençalo". Celle-ci a été cachée de 1939 (chute de la Catalogne) à 1974 (mort de Franco). Elle est conservée à la Generalitat de Catalogne à Barcelone.

 

La Prouvènço, terro sacrado. Miquèu nous rappelle également la venue du Saint Graal en Provence. C'est un passage fort intéressant, mais je ne peux tout vous raconter, et connaissez-vous la "coupo dou Rei Reiné", une coupe de cristal ?

Vraiment très intéressante cette conférence ! Ce n'est pas la première fois que j'écoute les explications de Miquèu, mais à chaque fois j'en apprends un peu plus. Il nous a non seulement conté l'histoire de la Coupo, mais il nous a également présenté l'objet et "la géométrie sacrée de la Coupo" respectée par Guillaume de Fulconis.

Pour terminer, notre Majoral, Miquèu Bénédetto nous a lu un Hommage de Louis Guillaume à Victor Ballaguer.

Merci Miquèu ! et Merci aux organisateurs pour cette soirée.

Pour plus de détails sur Louis Guillaume Fulconis, le créateur de la Coupo, son temps et ses amis, on peut se reporter au site : www.fulconis.com

 

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Commentaires
A
Pour plus de détails sur Louis Guillaume Fulconis, le créateur de la Coupo, son temps et ses amis, on peut se reporter au site :www.fulconis.com<br /> <br /> Cordialement à tous<br /> <br /> André Pierre Fulconis
Répondre
C
Qu'est-ce que c'est intéressant ! Gros bisous Joëlle.
Répondre
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