En savoir un peu plus sur les tissus qui confectionnent nos costumes. Aujourd'hui : LA LAINE

A présent les fêtes sons passées, et si nous en revenions à "nos moutons" ? c'est le cas de le dire. Nous sommes au mois de janvier, la météo nous annonce encore du froid et même de la neige. Il va falloir bien nous enmitouffler. Je vais essayer de vous en apprendre un peu plus sur les textiles qui composent nos costumes provençaux et compléter mes messages du 28/12/2009 où je vous montrais les capes d'hiver et celui du 18 mai 2009 où je vous parlais des différentes fibres.

Aujourd'hui donc : LA LAINE

Employée depuis la nuit des temps, la laine a rempli les armoires des foyers, les plus riches comme les plus modestes. à la campagne, les familles se contentaient du produit de la tonte de leur cheptel pour tricoter des bas de laine, tisser d'épaisses couvertures ou des tuniques en grosse futaine (étoffe pelucheuse)

La toison d'un animal se composait de laine de qualité inégale. Les meilleures laines dites "mère-laine" étaient généralement placées sur le dessus du dos, du cou et sur l'épaule du mouton. La laine de la queue et des cuisses s'avérait être de moins bonne qualité. Elle était réservée au pinchina, un drap costaud, et aux couvertures plus ordinaires. Enfin celle de la gorge, du dessous du ventre et des autres endroits, appelées "crotons" ou "crotins" à cause des crottes qui y sont attachées, était mise au rebut ou tissée pour la réalisation d'étoffes plus grossières.

Pour obtenir un beau drap de laine chaud et moelleux, la pièce passait entre plusieurs mains. Dans un premier temps, la laine destinée à la fabrication des draps était dégraissée dans un bain chaud, composé pour les trois quarts d'eau claire et pour un quart d'urine. Au cours du dégraissage, les laines perdaient leur couleur rougeâtre pour devenir blanches comme du coton, et y laissaient environ vingt pour cent de leur poids. Elles étaient ensuite mises à sécher puis battues avec des baguettes pour en faire sortir la poussière et les plus grosses "saletés". La laine ainsi préparée était confiée aux "éplucheuses", des petites mains qui la débarrassaient du reste des saletés.

Suivant sa qualité, la laine était cardée ou bien peignée. La première technique s'appliquait aux brins courds tandis que la seconde concernait les longues fibres. La laine était ensuite confiée aux fileurs, qui la cardaient de nouveau sur leurs genoux avec de petites cardes fines, et la filaient au rouet, en observant de rendre le fil de la chaîne plus menu d'un tiers que celui de la trame. De la filature dépendait la qualité et la solidité du fil obtenu. Seule une laine filée très fin et très régulièrement pouvait donner un tissus plus léger et uniforme. Une fois tissé, le drap de laine était feutré et gratté dans les règles de l'art au chardon naturel pour le rendre plelucheux. la pièce ainsi lainée, et séchée, était tondue.(Je vous ai déja parlé du rôle des chardons).

La laine sous toutes ses formes, connut à chaque époque une grande vogue. Que ce soit au Moyen Age avec les Tapisseries venues égayer et réchauffer les murs des châteaux inhabités, au XVIIIème siècle avec les droguets et les ratines portés par les bourgeois, ou encore au siècle suivant avec les précieux cachemires, cette fibre incomparable ne cessa de séduire. A l'aube du XXième siècle, sa matière douce et souple convenait à merveille à la confection des manteaux, des tricots, des costumes de chasse, des couvertures, des châles, des costumes en tweed mais aussi des premiers tailleurs en jersey de laine. Parallèlement, un goût pour les lainages plus légers ouvrait la porte aux étamines (étoffe mince non croisée et peu serrée pour les chemises), aux serges, aux tiretaines, aux droguets

Source : Histoire des tissus en France - Alexandra Fau .

Si vous voulez en apprendre un peu plus sur le tissage de la laine, je vous invite à aller voir les explications de mon amie Fabienne en faisant :

http://cybele04.over-blog.com

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