Céramiques et Faïences en Provence
Un art de vivre chaleureux,
aux parfums et aux couleurs ensoleillées......
LES CERAMIQUES PROVENCALES : j'adore
Ce sont des merveilles !!!!!
J'aime leurs couleurs chaudes ....
Au mois d'avril 2009, dans la catégorie Expositions, je vous parlais des Tarraiettes provençales, aujourd'hui je vais vous parler des "terraio" au sens plus lage.
Le terme provençal "terraio" désigne tout objet fabriqué en terre cuite, du simple pot d'argile à la fine assiette de faïence.
La Provence est le pays de prédilection des potiers, car sa terre et le plus souvent faite d'une belle argile généreuse. On y trouve un peu partout une poterie extrêmement variée.
Dans nos cuisines familliales, chez nous en Provence, on retrouve souvent ces "terrailles" pour l'usage quotidien. Elle sont recouvertes de vernis jaune ou vert que l'on applique après la cuisson. On retrouve la cruche à eau, ventrue avec son goulot et sa anse, la cruche à vin sans col, la cruche à huile (le "douire"), Les plats à gratin qu'on appelle "tians" et les "toupins" pour faire mijoter la daube. le "viro troucho" un plat rond arrondi pour retourner l'omelette. les pots à olives .... Aujourdh'ui toutes ces céramiques utilitaires, sont devenues pour beaucoup de passionnés des objets de décoration. Qui ne connaît pas les céramiques de SALERNES ou de MOUSTIERS ??
La céramique englobe toutes les techniques de terre cuite au feu, c'est à dire les porcelaines, faîences, grès, terres vernissées, tuiles, carreaux ... Faïence, du nom de la ville italienne de Faenza, Je vous en parle ci-dessous avec la faïence de Moustiers
Cette vaiselle traditionnelle, poterie utilitaire et culinaire, vases ...mais aussi tout un courant de céramique artistique se retrouvent das les maisons et les jardins de Provence, témoins d'un savoir-faire ancestral en matière d'ornemantation, reconnaissable entre tous..
Les trois services à café me viennent de la grand-mère paternelle de mon mari.
En haut à droite pot à olives de ma grand-mère
Au bonheur du créateur :
Il faut distinguer la faîence fine de la faïence commune (autre nom donné pour la terre cuite). Quant à la terre vernissée, le travail est encore différent car, après le tournage (ou estampage) la pièce reçoit une sorte d'argile kaolinique diluée et blanche avant de pouvoir être décorée et recouverte d'émail.
La cuisson se fait généralement à 1000°C mais, pour certains potiers qui souhaitent une décoration particulière, on pratique plusieurs cuissons : première cuisson après la décoration, seconde cuisson après l'émaillage.
On procède encore différemment pour la faïence fine où le biscuit est fait dans un premier four. Puis vient le moment d'émailler avant de poser les motifs. Une seuxième cuisson à 960°C complètera l'ouvrage.
Certaines céramiques comme le grès sont cuites à haute température, soit 1 300°C. La grande époque des céramiques commence dès le XIIIème siècle et l'on peut voir des fours de faïenciers du côté de Marseille, puis en Avignon, un siècle plus tard. La faîence vit ses plus belles heures au moment où Louis XIV exige de ses nobles qu'ils renflouent les caisses du royaume en faisant don à celuici de leur vaisselle d'or et d'argent. Moustiers, Marseille et Apt se répartissent alors l'essentiel de l'ouvrage, rejoints bientôt par Aubagne, Cliouscat et Vallauris qui proposeront ainsi leurs créations particulières. Céramiques jaspées, biches à lair, poteries utilitaires, vases et carreaux ou tomettes, la diversité est grande.
La faïence de Moustiers (04)
Capitale de la faïence, Moustiers est un village d'une beauté un peu sauvage grâce aux Gorges du Verdon, imposantes et colorées de rouge et or, les bois, l'eau, une terre fine et pure, tout est rassemblé pour faire de ce lieu le creuset de la tradition artisanale. Tout commence avec Pierre 1er Clérissy qui, en 1668, obtient d'un moine italien originaire de Faenza le Secret de l'émail. C'est lui qui produit à grand feu les plats de chasse décorés en camaîeux de bleus et les services armoriés. Reprise par son fils, Pierre II Clérissy, la manufacture se développe. Elle sera ensuite vendue à Joseph Fouque qui continuera de proposer les plats de chasse d'après les gravures d'Antonio Tempesta, mais aussi les décors Berain qui affectionnent les motifs inspirés par les peintures murales des thermes romaines et les décors chinois...
Qui dit succès dit concurrence et dès 1772, Joseph Olerys apportera quant à lui la polychromie : du bleu cobalt au vert, jaune-brun et violet. Dès ce moment, les décors mythologiques, les guilandes et les "grotesques" (animaux et personnages fantastiques) sont à la mode. Ce sont évidemment les notables qui peuvent s'offrir ces vaisselles qu'ils font fabriquer à leur chiffe ou armoirie.
A côté des plats, soupières et coupes, apparaîtront également des fontaines, boîtes à bonbons ou à bijoux ajourées.
D'autres noms sont à citer au fil des siècles, -Jean Baptiste Pelloquin puis Jean-Baptiste Feraud ou Jean-Baptiste Ferrat - avant la grande crise de la faïence qui, jusque dans les années 1950, oblige Moustiers à vivre chichement
.
Ci-dessus mes modestes pièces de Moustiers
Aujourd'hui, on voit renâitre tout un travail artisanal respecteux des traditions mais aussi passioné par de nouvelles créations. Il existe à présent une vingtaine d'artisans qui travaillent dans le village. L'atelier de Philippe BONDIL est sans doute le plus fidèle à la tradition, le plus fascinant à visiter puisqu'il présente des pièces d'une exceptionnelle beauté, reproduisant des scènes de styles Louis XIV, Louis XV ou Louis XVI - (Source : La Provence en Objet : Christine FERNIOT et Gilles PLAZY)
Je vous présente ci-dessus deux créations, qui sont aussi du Moustiers :
Date de réalisation Mai 1986
Ces deux assiettes ont été réalisées par Régine MARCHANDY "Atelier Com' tu veux" à RIEZ
J'aime les poteries vernissées pour ma cuisine et les repas pris dehors tout l'été,
mais j'apprécie aussi la porcelaine plus fine pour les tables des grands jours.
Mon service de table est tout blanc, juste bordé d'un liseré argenté.
Il ne vient pas d'une faîencerie française, mais d'Allemagne
(C'est un cadeau de mariage)
Winterling
Schwarzenbach
Bavaria - Germany
et je porte un intérêt particulier à la vaisselle de nos aïeules.
Je possède une douzaine d'assiettes plates et à dessert du service de la grand-mère de mon mari :
.Je vous montre le dos pour les connaisseurs, Service mignon - émail sans plomb et chose rarrissime de nos jours, je possède quelques verres en cristal qui restent de ce service, les gravures sont assorties aux assiettes.Exceptionnel !
J'ai exposé ce service à plusieurs reprises lors du Printèns prouvençau :
La lampe à pétrole est de la même époque
D'ailleurs ma fille est entrain d'économiser pour acheter un vaisselier et attends avec impatience
que je veuille bien le lui confier !!!
Si vous êtes amateur de vaisselle anciennne, je vous invite à découvrir le blog de Anne, une nouvelle amie chineuse :
http://faiences-et-autres.over-blog.com
Anne, dans ta collection tu parles d'un grand plat ovale qui te vient de ta grand mère. J'en ai également un :
Je vous invite également d'aller voir le blog de GARIBONDY dans son article du 1er mars 2010,
elle vous parle des faïences d'APT.
Ci-dessous des pièces qui ont beaucoup plues à ma fille :
L'assiette en bas à gauche au décor rouge est de son arrière grand-mère maternelle,
Elle l'a mise bien en évidence dans sa cuisine. Pas question de la casser elle a une grande valeur affective.
Ci-dessous, une pièce récupérée dans la vaisselle de mon beau-père, un saladier "Odette" faîence de SARREGUEMINES
A SARREGUEMINES, se trouve le Musée des techniques faïencières, au Moulin de Blies
A une époque, il était de mode d'offrir des déjeuners aux fiancés :
J'en ai eu plusieurs que je vous fais découvrir ci-dessous,
Le premier est en Porcelaine de Paris - Fondée en 1773 - Décor Les quatres saisons
le second à droite Haute porcelaine du Berry Compagnie Nationale de Porcelaine - J'ai également un grand plat à tarte assorti.
Celui d'en bas décor bleu Porcelaine Lafarge de Limoges.
Ci-dessous, deux trés jolies soupières :
Et j'ai gardé pour la fin la pièce qui me tient le plus à coeur, car elle appartenait à ma grand-mère maternelle.
quand j'étais enfant ma mère s'en servait de coupe à fruits.
Elle a beaucoup servi, elle est très usée mais a une grande valeur affective
puis un autre grand plat creux très ancien lui aussi :
Enfin ci dessous : Un décor très différent
Une porcelaine de Limoges J.Chen - Song bluemarine
Un très joli plat rond, mais quelle différence !
ne trouvez-vous pas???
Changement de décor, changement de couleur .... Il en faut pour tous les goûts.
Mais vous, lequel préférez-vous ??????
Je vais en finir avec la vaiselle et nous allons passer au jardin.
Je ne parlerai pas des traditionelles tuiles de terre cuite provençales qui sont appelées tuiles romaines ou encore canal, ni des génoises, ni des tuiles vernissées qui sont assez rares en Provence, car je n'ai pas de support photo à vous offrir et puis mon amie Garibondy vous a déjà parlé des tuiles provençales.,
Mais je vais vous montrer :
LE STYLE PROVENCE.
,,, ce que l'on peut faire avec les carreaux de Salernes qui sont magnifiques. Il y a un choix exceptionnel de couleur. La terre de Salernes demeure l'une des plus pures qui soit, sans sable ajouté ni autres impuretés et se distingue par sa grande solidité. Les carreaux émaillés connurent leurs heures de gloire dans les années 1960, époque à laquelle on les recherchait pour la gaitée de leurs coloris et leur facilité de nettoyage, deux qualités dont ils ne se sont pas départis. Les coloris évoulent avec les modes il y a quelques années la couleur lavande était en vogue, bientôt évincée par le jaune, et, plus récemment par le mélange du blanc et rouge brique. Biens posés ces carreaux sont aussi appréciables pour leur longévité que pour leur résistance à la chaleur et aux petites éraflures. Ils offrent également une surface lisse et fraîche sur laquelle on peut préparer la viande ou la patisserie. Mais en extérieur, méfiez-vous cependant des carreaux émaillés, ils pourrraient se fendiller avec le gel.
Ci-dessous, vous avez un aperçu du rouge brique, avec une bande de blanc posé en diagonale (une caractéristique provençale)
Et surprise au milieu de cette cuisine, devinez quoi ?????
Une très belle mosaïque posée par Thierry MARCHANDY,
Les carreleurs sont de vrais artistes !!!!!
Il y d'inombrables manières de combiner les couleurs et les formes des carreaux.
Il faut toujours commencer par étaler les carreaux sur une surface plane, les regarder et les assembler jusqu'à obtenir l'effet désiré. Il faut être un peu audacieux. Mais je vous garantis que cette mosaîque a beaucoup de succès.
Ci-dessous ma cuisine d'été :
Ici aussi, une rangée de carreaux en diagonale,
Carreleur de la maison : Thierry MARCHANDY
segondé par un deuxième artiste : mon mari.
Des fontaines faites maison, réalisées par une main de maître, qu'on ne retrouve pas chez son voisin, beaucoup moins chères qu'en magasin et avec un tout autre cachet, la jaune, pour moi; avec les carreaux qui restaient de la cuisine et la verte pour ma fille,
C'est le même moule,
Et même, un (faux) pigeonnier en cours de confection qui vient de remplacer un banal oeuil de boeuf en P.V.C.
Il n'y a pas photo !!
Qu'en pensez -vous ?
Les céramiques provençales , c' est tout un ART !!!!
Je vous invite, cet été, à venir nombreux découvrir notre Provence et tous ses trésors .....
et j'espère que le soleil sera au rendez-vous, car en ce moment il fait terriblement défaut .... A ben lèu !!
Source prise dans un trés bel ouvrage à découvrir :
PROVENCE : Art de vivre et artisanat de chez AUBANEL